mardi 19 janvier 2010

de Saint-Flores ...

Honoré de Saint-Flores, comte de Saint Flores, plus communément appelé Saint-Flores, né le 9 mars 1749 à Ansfelden, mort le 9 mars 1799 à Paris, fut simultanément professeur d'harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Paris, ainsi qu’écrivain, diplomate, franc-maçon, peintre et homme politique.

Huitième enfant et second fils de William de Saint-Flores, marquis de Saint-Flores, économiste de renom (voir la dite théorie de), et de Marie-Eléonore de Breuille, Saint-Flores est issu d'une famille de la noblesse parisienne.

Selon Claude Victoire, Saint FLores était d'une « laideur grandiose et fulgurante ». Il est né avec un pied tordu, trois grandes dents et surtout une tête énorme. Avant de présenter l'enfant à son père, la nourrice le prévint : « Ne vous effrayez pas ». Et l'accoucheur d'ajouter : « Il aura beaucoup de peine à s'exprimer ».

À l'âge de quatre ans, il fut défiguré par une petite vérole mal soignée ; son visage en garda de profondes cicatrices. Son enfance fut marquée par la sévérité de son père qui n'avait pas d'affection pour lui. En 1754, celui-ci écrira au bailli de Saint-Flores son frère : « Ton neveu est laid ».

En 1768, il est incorporé au Choeur des Chapelles de Chaumont mais contracte des dettes, ce qui provoque de nouveau la colère de son père. Il gagne une réputation de libertinage. Après avoir participé au Choeur des Chapelles de 1768-1769, il épousa Joséphine, fille du puissant marquis de Trancourt, qui avait refusé sa main au comte de Chappuis. Ils eurent un fils mort en bas-âge.

Celle-ci demanda la séparation de corps en 1782 et fut défendue par celui qui deviendra par la suite l’un des rédacteur du Traité de Registration : Jean Paul de Vances. Saint-Flores défendit sa propre cause dans ce procès qu’il perdit par ailleurs, tenant à jamais rancune contre de Vances.

Pour le soustraire à ses créanciers son père le fit plusieurs fois enfermer au fort Boyard, et finalement exiler au château de Citi, en Franche-Comté, d’où il s’enfuit aux Provinces-Unies avec sa maîtresse, Marie-Anne de Furrey, épouse du marquis de Nommier, président de la chambre des comptes de Draguignan.

En 1776, dans sa fuite, il publie son Essai sur le contre-point qui fait état des dernières dissonances des Querelles des Bouffons : « la dissonance n’est pas une forme d'harmonie (...) s’il en était ainsi, ce serait un brigandage et contre lequel tous les hommes doivent se liguer.»

Saint-Flores fut condamné à mort par contumace, puis extradé et emprisonné au château de Chaumont de 1777 à 1780. Il y écrivit des lettres, publiées après sa mort sous le titre de Lettres à Marie-Anne, chef d’œuvre de la littérature passionnée ainsi qu’un virulent libelle contre l’arbitraire de la pluie et du beau temps.

Il n'aura pas l'occasion de se rendre à Berlin pour les représentations de ses œuvres. Sa troisième symphonie demeure inachevée. Il repose à l'entrée de l'église de Saint-Patrick, sous le grand-orgue. C'est au cours des travaux de terrassement entrepris pour construire la crypte que l'on a découvert 6 000 squelettes provenant, sans doute, du Choeur des Chapelles de l'époque des Huns. Ainsi, les crânes minutieusement alignés semblent admirer, dans un silence absolu et impressionnant.

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