dimanche 29 novembre 2009

Lettera (3) ...


_________________

"Je voudrais me glisser dans une forêt où les plantes se refermeraient et s'éteindraient derrière nous, forêt nombre de fois centenaire, mais elle reste à semer. C'est un chagrin d'avoir, dans sa courte vie, passé à coté du feu avec des mains de pêcheur d'éponges. "Deux étincelles, tes aïeules", raille l'alto du temps, sans compassion."

René Char, La Parole en archipel (1952-1960), Lettera amorosa.

Avant-détail d'une longue calli en cours, papier de soie.

2 commentaires:

  1. Une vraie tapisserie de Bayeux, un ouvrage à la Pénélope aussi, un journal de l'attente, en quelque sorte.

    Et ces mots de Pichette, qui semblent faire le portrait de l'artiste :

    "Je dirais le peintre qui respire au balcon de ses toiles, l'infini matelot, le pilote aux étoiles, l'éclusier qui caresse un projet d'argonaute, le futurologue et qui s'est souvenu, l'herboriste héritier du docte simpliciste, le meneur de ciseaux, le musicien qui note même les silences, le copiste de fugues aux contrepoints fleuris, le calligraphe et l'ablueur de manuscrits, le professeur de chant qui vous donne le la, le soliste rossignol des nuits de gala"...

    RépondreSupprimer
  2. se sait désarmé ' les couleurs et le ricercar au dedans roulent ' sous les ponts / des mots fleuris / encore quelques mots ' il reste encore quelques mots et rire merveilleusement ' tu sais et rire merveilleusement ...

    Pays.

    RépondreSupprimer