"Le malaise ou l'exaltation, qui réveillent ce que les anciens appelaient la fureur poétique (1), sont de même essence que l'amour ou la folie.
1. C'est le délire poétique (mania poiètikè) décrit par Platon dans son dialogue Ion, trad. dans Oeuvres complètes, Gallimard, Pléiade, 1966, t. I, p. 63, et dans Phèdre, t. II, p. 33. Voir Michel Leiris, Fibrilles, Gallimard, 1966, rééd. l'Imaginaire, n°275, p. 282 : Je me suis risqué à une approche de ce qui, pour moi, est le noyau central : le mot fureur, exactement accordé à cette nuance particulière de rage que j'ai si laborieusement tenté de définir. On trouvera une explication de cette expression dans l'ouvrage de Jean Starobinsky, Trois fureurs, Essais, Gallimard, 1974, p. 18. L'homme ne cesse pas avoir affaire à plus fort que lui, mais ce plus fort est désormais l'ensemble des énergies qui le meuvent, qui le constituent, qui le dépossèdent de sa faculté de répondre en son nom propre. La fureur n'est pas colère ou emportement. Elle est la manifestion d'une folie qui s'empare de la conscience du poète, d'un aveuglement subit de sa raison."
in Eloge des voleurs de feu, II le sacre du feu, destins croisés, p. 98, Dominique de Villepin, Gallimard, 2003.
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