mercredi 14 avril 2010

(


alors que
ce mot
sur
les nécessités
; plus exact
socle
et c'est heureux
traverse la phrase
mot
tes mots qui
bornent le temps


tu me dis
contournons
car mes mots
les couleurs et
tenant où si
la mer seule
publie


pensé
qu'ils joueraient
à un choeur
l'aube se
déroule
avec la lueur
qu'on pouvait aussi
raconter
nous sommes plusieurs à partager cette idée


pâle si
enfin
détournés

si jamais
aux torrents

pâle si
au plus nul
demain


passent
désormais les
filets de
tes lèvres

m'affleurent)

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"Au commencement … les mots, ceux nichés au fond des livres, surtout ceux des poètes, aussi ces mots entendus, indiscrétions involontaires, attrapés dans le bus, sur la rue, dans l’intimité ou dans la foule. En silence j’écoute les bruits de la vie, ses mots m’effleurent, me touchent, m’envahissent, m’habitent. Dans la solitude de l’atelier je les ré-entends, les ré-écrits, sur un fond blanc je les étale comme médium, comme signes, comme formes, je les reconstruits bride par bride afin d’en déployer les rythmes intérieurs. Je griffe la matrice, le papier, jusqu’à ne plus voir, ne plus comprendre, j’efface, je cache, je voile et donne à voir l’infinie présence du silence après le bruit, ce lieu ultime. La fluidité de l’encre, l’impermanence du graphite coopère à cette écriture de l’intériorité. Le diaphane du support, la fragilité du papier sont des réceptacles privilégiés comme chambre d’écho ou désert de l’imaginaire. Nids de papier d’une volubilité éclose."

Denise Pelletier, artiste-graveur

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