vendredi 16 avril 2010

Illustration de couverture (I) :

monsieur, vous écrivez tous les soirs. vous insistez. vous écrivez comme vous froissez, vous écrivez pour froisser. vous froissez. vous froissez les mots. vous froissez les yeux. vous froissez ; vous le froissez ; qu'ils soient portables, transportables, comestibles, solubles. vous froissez. sont froissés. vous écrivez pour froisser. vous froissez en écrivant monter descendre : vous ne voulez rien savoir. vous ne voulez rien comprendre. vous froissez pour. regardez, regardez ce paysage, regardez ces collines, regardez là, regardez-la. froisser maintenant le paysage, froissez le encore une fois. vous froissez. là aussi vous froissez. vous insistez. vous vous acharnez à froisser. c'est quoi froisser pour vous , Monsieur. c'est quoi pour vous froisser ? vous froissez vous ? êtes-vous froissé main ? l'avez-vous froissé ? l'avez-vous froissée ? vous froissez tous les soirs demain, tous les jours, tous les matins, après tous (...), vous froissez, vous vous êtes froissé, vous la caméra et votre spectable. Monsieur, vous ne savez plus froisser. votre y=f(x) n'est pas conforme à ce que vous froissez, vous et votre vous, votre vous froissé de vous, vous qui vous froissez comme vous vous froissez. vous froissez la lecture, la chaise, le sourire, vous froissez sa taille, la bibliothèque même vous froissez même ses horizons de tables pointues, ses bouts d'été, froissiez-vous sa bouche ? vous froissez, mais vous rêvez, vous commencez à rêver de froisser. vous en rêvez vous froissez et vous rêvez. vous rêvez. monsieur, vous rêvez tous les soirs ; vous rêvez sur la table. vous rêvez de froisser. vous rêvez vous de vous ; vous qui vous rêvez. rêvez encore une fois. vous rêvez de son corps. rêvez. son corps même de rêve, vous insistez. vous rêvez. rêvez encore une fois.
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froisse-t-il le texte en le frottant dans ses mains il secoue le texte il froisse encore il froisse du matin au soir mais le doute qui sème les mots dans ce qu'il écrit par l'inutilité de l'acte.

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