なほ世にめでたきもの ...
清げなるをのこの、雙六を日ひと日うちて、なほ飽かぬにや、みじかき燈臺に火を明くかかげて、敵の采をこひせめて、とみにも入れねば、筒を盤のうへにたてて待つ。
狩衣の領の顏にかかれば、片手しておし入れて、いとこはからぬ烏帽子をふりやりて、「さはいみじう呪ふとも、うちはづしてんや」と、心もとなげにうちまもりたるこそ、ほこり かに見ゆれ。
碁をやんごとなき人のうつとて、紐うち解き、ないがしろなるけしきに拾ひおくに、おとりたる人の、ゐずまひもかしこまりたる氣色に、碁盤よりは少し遠くて、およびつつ、袖の下いま片手にて引きやりつつうちたるもをかし。
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Choses qui sont les plus belles du monde ...
Des hommes de bonne mine ont joué tout le jour au tric-trac, et sans doute n'en sont-ils pas encore fatigués, car on vient d'allumer une lampe basse, à la brillante lumière.
Comme son adversaire, en les maniant, essaye de donner aux dés une vertu magique, et ne se presse pas de les mettre dans son cornet, l'un des joueurs pose le sien tout droit sur le plateau, et il attend. Il rentre d'une main, le col de son habit de chasse qui lui couvrait le visage ; il ôte son bonnet, dont l'étoffe n'est pas rigide ; il l'agite ; puis il dit : "Si vous perdez, après toutes ces incantations..." D'un air impatient, il regarde fixement son adversaire, il parait tout glorieux.
Pour jouer au go, un homme de qualité a dénoué le cordon de son manteau de cour, et négligemment il ramasse les pierres ou les pose sur le plateau. Cependant son adversaire, qui est d'une condition inférieure, se tient assis respectueusement, le dos courbé, à quelques distance du goban ; de sa main libre, il en écarte, tandis qu'il joue, le bas de sa manche. C'est ravissant.
(Notes de chevet, Sei Shonagon, d'après la traduction d'André Beaujard)
清げなるをのこの、雙六を日ひと日うちて、なほ飽かぬにや、みじかき燈臺に火を明くかかげて、敵の采をこひせめて、とみにも入れねば、筒を盤のうへにたてて待つ。
狩衣の領の顏にかかれば、片手しておし入れて、いとこはからぬ烏帽子をふりやりて、「さはいみじう呪ふとも、うちはづしてんや」と、心もとなげにうちまもりたるこそ、ほこり かに見ゆれ。
碁をやんごとなき人のうつとて、紐うち解き、ないがしろなるけしきに拾ひおくに、おとりたる人の、ゐずまひもかしこまりたる氣色に、碁盤よりは少し遠くて、およびつつ、袖の下いま片手にて引きやりつつうちたるもをかし。
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Choses qui sont les plus belles du monde ...
Des hommes de bonne mine ont joué tout le jour au tric-trac, et sans doute n'en sont-ils pas encore fatigués, car on vient d'allumer une lampe basse, à la brillante lumière.
Comme son adversaire, en les maniant, essaye de donner aux dés une vertu magique, et ne se presse pas de les mettre dans son cornet, l'un des joueurs pose le sien tout droit sur le plateau, et il attend. Il rentre d'une main, le col de son habit de chasse qui lui couvrait le visage ; il ôte son bonnet, dont l'étoffe n'est pas rigide ; il l'agite ; puis il dit : "Si vous perdez, après toutes ces incantations..." D'un air impatient, il regarde fixement son adversaire, il parait tout glorieux.
Pour jouer au go, un homme de qualité a dénoué le cordon de son manteau de cour, et négligemment il ramasse les pierres ou les pose sur le plateau. Cependant son adversaire, qui est d'une condition inférieure, se tient assis respectueusement, le dos courbé, à quelques distance du goban ; de sa main libre, il en écarte, tandis qu'il joue, le bas de sa manche. C'est ravissant.
(Notes de chevet, Sei Shonagon, d'après la traduction d'André Beaujard)
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